Cher Canard, je n'irais pas par quatre palmes...

Publié le par lecanardapoil

Vieux lecteur. «Jadis, le prince Norodom lui-même se disait correspondant permanent du canard. Lecteur depuis plus de 30 ans du canard et de libé, avant les élections je croyais le canard Sarkophage et libé sarkophile mais peu après, ai vite pensé que le président a pris les habits du prince. Je me disais que, par ce biais, il pouvait mieux torpiller ses ministres si ceux-ci ne lui plaisaient pas. La rubrique Carla m’est inconnue car elle ne m’intéresse pas. Au moment où le pays va mal et que le PS se suicide en choisissant Aubry, le canard permet encore de passer quelques bons moments.»


La cannette masquée. «Cher Canard, Je n’irai pas par quatre palmes et le dis tout net à ta rédaction : je te supposais plus fin ! En devenant un gros capitaliste, tu as négligé la révolte qui couvait au sein de ta rédaction il y a quelques années déjà (si, si, des stagiaires au rabais que tu as employé et qui ont fabriqué une parodie de canard «le fouteur de merde»). Ces merdeux appelaient sans doute à un certain modernisme (à une redéfinition de la culture ?) et auraient pu enrichir les anciens de leur œil neuf, indispensable à la projection selon moi. Car enfin, le Canard Enchaîné c’est quoi ? Dans ma grande schizoïdie, j’ai cru lire que tu voulais me canarder, excitant en moi la colère (et le goût de la colère) contre les scandales, Par exemple celui du sang contaminé : 1er de la classe journalistique pour l’investigation (youpi les ventes) et modérateur (je n’ai pas écrit manipulateur) pour la suite, aidant tes lecteurs à dépasser leurs envie de meurtre avec humour lors de l’annonce de la non condamnation des non-coupables pendant que mourraient des brouettes de porteurs. D’ailleurs, le sida tu t’en fous : ça ne fait plus vendre. Ce qui est formidable avec toi, ce sont tous ces potins qui n’apprennent rien, mais que l’on lit (comme si lire pouvait avoir la moindre incidence sur le cours du monde…) et dont on se fait l’écho au bureau ou ailleurs, en riant à gorge déployée de la mésaventure de tel ou tel acteur du petit monde parisien. Dans la rubrique «conflits de canard», le gentil lecteur que je suis apprend qu’il mange mal et ce dans tout les cas de figure. Dans «plouf», les lecteurs sont aimablement à psychoter sur les risques encourus à ouvrir leur grande bouche, surtout lorsqu’il s’agirait de faire respecter un droit, on est en République. Et dans l’interligne de certains articles de fond, faut-il lire une trame maçonnique en déroute qui ne sait plus de quoi elle parle ? Allons ! Pas de panique : l’édition que tu boucles ce soir sera d’un bon rapport, alors, coin-coin, tu peux encore te frotter les mains. Et finalement, ce bouquin qui prétend te descendre, c’est tout bon pour toi et les autres copains médias. Je ne doute pas un instant que tu t’en tireras par une pirouette : tu en as plein tes archives ! »


DesTartares. «Commencé à lire le Canard quand j’avais 11 ans, jamais arrêté ensuite, jusqu’à il y a 3 ou 4 ans. Là arrêt définitif. Sans raison particulière. Enfin si : leur refus de toute modernité, ou du moins une façon assez réactionnaire de l’appréhender. Comme les riches rentiers qu’ils sont devenus, bien bornés, bien convaincus de leur bon droit. Finalement assez mal ou peu informés. Sauf les détails secondaires. Essayé de le lire la semaine dernière (à cause du rififi au PS). M’est tombé des mains. Has been complets. Jetez un coup d’œil sur leur page en ligne, qui se vante précisément de leur refus d’être en ligne : «Notre métier, c’est d’informer et de distraire nos lecteurs, avec du papier journal et de l’encre». Ridicule. Leur métier c’est de gérer une rente de situation. C’est pas parce qu’on n’a pas de pub que le pognon rend moins étroit d’esprit.»


Thierry. « Heureusement que le «canard» a su se constituer patiemment un trésor de guerre. Je ne connais pas d’autres moyens de garantir son indépendance. Pour le reste, je n’avais pas remarqué qu’il était à ce point mitterrandiste auparavant et pro sarkozyste actuellement. Je crois me souvenir que Mitterrand pestait régulièrement contre lui, et Sarko menace régulièrement les membres de son entourage de représailles(heureusement sans succès)au cas où l’un d’eux «balancerait»ce qui se dit en petit comité. Qu’il soit parfois instrumentalisé est inévitable, sa matière première étant l’humain et le politique. Mais son existence est une bénédiction(pas sûr qu’ils apprécieraient le terme) dans un pays où les genres se mélangent un peu trop souvent… »


ClaudioMz. « Carla B insipide? Oui!Je suis un grand lecteur aussi du canard, et je suis bien content de comprendre enfin pourquoi je ne lisais jamais ce journal de Carla B en effet complètement insipide. Intuition de lecteur? sûrement.»


JJP75. « A quand le canard remboursé par la sécu à cause de ses effets secondaires bénéfiques sur la bonne humeur, l’humour qui doivent certainement faire baisser la consommation de Valium et doit sans doute aussi limiter les maladie telle que dépression et crise d’angoisse, maladie liées au stress. Est ce qu’un scientifique a déjà fait une étude sérieuse sur les lecteurs du canard et ceux qui ne le lisent pas ? Longue vie au canard. »


Sarkome. « Son duvet me tient chaud Si je ne devais acheter qu’un seul journal en France, je m’envolerais avec l’oiseau migrateur… »


Soye. « Vive le volatile. Le Canard est le seul journal de Salut public. Le jour où il disparaît, la démocratie s’écroule. Je le défends et le défendrai toujours bec et ongles. Pour le bien commun : longue vie au volatile ! Un caneton »


Receuillis sur les forums de Libération, suite à la chronique de Daniel Schneidermann.

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T
Le canard vache sacrée ?<br /> Oui je lirai ce bouquin sur mon journal favori depuis plus de 25 ans car j'ai envie d'en savoir plus sur mon palmipède favori car je dois reconnaître quelques accrocs dans ma relation avec ce palmipède indispensable:<br /> - Le premier: c'est de s'être fait embobiné comme un amateur dans l'histoire de l'assassinat de Yann Piat<br /> - Le second, c'est la perte de mordant depuis l'arrivée de notre nouveau président (Est-ce l'âge cannonique de la rédaction? Une proximité trop grande avec la nouvelle équipe?, ...)<br /> - Le troisième, c'est que je veux comprendre pourquoi je n'ai jamais pu lire le journal de Carla (pas plus que ces avatars précédents)<br /> Je suis sur qu'avec un petit exemple de conscience et des palmes mon journal n'en sortira que meilleur
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D
J'achète le Canard chaque semaine depuis des années... mais ne le lis plus depuis quelques temps...  car il me fait déprimer... Trop de mauvaise nouvelles de notre république. Je l'achète encore comme on donne un don à une asso caritative.<br /> Sans être sûr que ce soit efficace, mais sûr de me donner bonne conscience. Mais ne critiquez pas trop le journal de Carla B., ma femme a commencé à lire le Canard pour cette "rubrique", et aujourd'hui elle le lit... en entier tous les mercredi... merci qui ?... merci Bruni...
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